Etre contemporain ? Nous le sommes effectivement parce que nous vivons aujourd’hui. Mais, si cela pose question, c’est parce qu’il y a toujours des difficultés à prendre de la distance par rapport à ce qui a lieu au présent. Les phénomènes culturels et politiques dont s’entoure « l’art contemporain » et dont nous percevons les effets dans les manifestations, les enseignements artistiques et les écrits sur ou à propos de l’art, soulignent la nécessité de savoir quel regard nous pouvons porter sur eux et quelles attitudes ils provoquent.

Ces nouvelles postures et ces représentations « contemporaines » sont-elles le fruit d’une idéologie dominante, d’effets de mode ou de la conscience que chacun a des mutations qui s’opèrent aujourd’hui : celles dont sont porteuses les nouvelles technologies, et celles que véhiculent les artistes, les écrivains et les penseurs qui font l’art aujourd’hui ?

Nous amorcerons, dans ce numéro, notre analyse de ce « phénomène contemporain » au-delà de sa seule inscription dans le temps présent. Nous tenterons de cerner dans nos pratiques, aussi singulières soient-elles, ce qui fait qu’une œuvre est vivante, contemporaine, jusqu’à dépasser sa stricte actualité. Comprendre ce phénomène, c’est aussi être acteurs critiques de l’art dans la société actuelle